1867 - la Coupo Santo 

 

Nous avons pu Renaud et moi-même, grâce à l’hospitalité du Capoulié en exercice, faire en 2003 les relevés suivants (ce que personne n’avait à ce jour pensé faire : ils figurent page 297 du livre) : Hauteur totale de la Coupe : 16,5 cm. Hauteur des deux personnages : 7,9 cm ; leur largeur ensemble, de face 4,6 cm et de profil 2,1 cm. Hauteur du palmier : 9,5 cm de la base du tronc au dessus des palmes. Diamètre de la vasque : 13,9 cm. Diamètre du socle 9,2 cm. Hauteur du petit socle-piédestal des statuettes : 1,4 cm.

Poids de la Coupe : 571 g. Contenance 28 cl.

On voit dans l’index le nombre de pages consacrées à la Coupe, à sa genèse, son symbolisme et son histoire ; 18 illustrations l’ont pour sujet.

La Coupe baptisée par Frédéric Mistral Coupe Santo est le symbole majeur du Félibrige, la grande association des fervents de la langue d’oc et mainteneurs de la culture méridionale. Elle est sous la garde du Capoulié, leur président, qui la reçoit du Capoulié sortant en signe de sa dignité et de sa responsabilité et la remet à son successeur élu au sortir de sa charge.

La Coupe est sortie une fois par an du coffre où elle est conservée pour présider à la Sainte Estelle, réunion annuelle des félibres, autour de la Pentecôte. Elle est alors emplie de vin , et après les toasts portés, d’abord par le Capoulié, tous les félibres peuvent y boire. Depuis 1867 le rite est perpétué avec émotion, comme signe de fraternité et d’égalité, ainsi que faisait jadis les membres des confréries, des guildes et des ordres.

La Coupe est un don majeur à double titre. D’abord celui de 1800 catalans qui se cotisèrent pour remercier les premiers félibres qui avaient accueillit fraternellement l’un des leurs en Avignon, le grand poète et écrivain Victor Balaguer, proscrit pour raisons politiques. Leur don suffit à payer la reproduction de l’orfèvre. Enfin ce fut le sculpteur qui fit don de son travail suivant les termes de Frédéric Mistral : Quand Fulconis aprengué la destinacioun patrioutico de l’óujet, refusè per sa man tout pagament, e generousamen dounè soun art divin à l’idèio pouètico e naciounalo ; Quand Fulconis apprit la destination patriotique de l’objet, il refusa tout paiement, et généreusement donna son art divin à l’idéal poétique et national. Le principal titre de l’artiste n’est cependant pas ce que le grand poète veut bien souligner : il est d’avoir imaginé et réalisé une telle coupe, hors contexte de l’époque friand de grand hanaps, une coupe que l’on peut tenir dans la main et dans laquelle on peut boire. Une coupe dont la hampe est formée de deux belles femmes amies symbolisant la Provence et la Catalogne. Aucun autre coupe contemporaine n’aurait pu ainsi inspirer le chant de Mistral et mériter le qualificatif qu’il lui a attribué.

Nommée souvent Coupe felibrenque, elle fut distinguée par Victor Balaguer comme la Copa de la Hospitalidad, cependant Mistral, en vraie communion avec Fulconis, l’a appelée souvent du nom rappelant l’esprit qui présida à sa création : La Coupe de la Fraternité.

 

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© André Pierre Fulconis et Renaud Pierre Fulconis pour le site et ses contenus